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des percussions cubaines
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Le copyright de chaque chronique appartient à son auteur.
- " Ahora
Sí! Here comes changüí" - Divers interprètes
- CAÑAMBU : "Son Cubano, The Rythm Sticks"
- "Casa de la Trova - Santiago de Cuba" - Divers
interprètes
- ESTUDIANTINA INVASORA "Music from Oriente de
Cuba : the estudiantina tradition"
- COMPAY SEGUNDO : "Antologia de ..." (2 CD).
- SEXTETO ACHE : "Cuba"
- VALERA MIRANDA (Familia): "Music from Oriente de
Cuba , the Son"
- "Havana Mood" (2 CD)
Le producteur mexicain Eduardo LLerenas poursuit ses parutions de musique traditionnelle de l'Oriente cubain (label CORASON). Avec ce volume consacré au changüí, il frappe un grand coup. Il manquait un CD qui rende facilement accessible l'écoute de ce style fascinant d'Oriente, curieusement non domestiqué par la clave - si omniprésente ailleurs - avec ses lignes de très (petite guitare utilisée aussi dans le son) segmentées de façon si particulière, sa marimbula (sanza contrebasse), le guayo ( güiro de métal, facultatif) et surtout son jeu de bongo spécifique (l'instrument est habituellement plus grave et plus grand que le bongo de son). Le changüí est un style né autour de l'indépendance cubaine en Oriente, associant des manières très locales de chant, percussion et danse, avec des éléments d'emprunts hispaniques (surtout canariens), africains (bantous) et afro-haïtiens (hérités de l'immigration des colons de Saint-Domingue et de leurs esclaves.
La rythmique du changüí est sans équivalent, quasi-déstabilisante, seuls l'accent en contretemps de la marimbula et la figure rapide des maracas donnent un repère stable dans le cycle rythmique. Beaucoup vont découvrir une autre manière -plutôt difficile- de jouer les bongos, plus orientée sur les sons graves, avec des groupes de notes rapides récurrents ("picao") et l'usage de "bramidos" (sons glissés) au point culminant. Les phrasés du bongo de Changüi sont incomparables, avec pour seul air de parenté le tambour soliste de la tumba francesa (de dimensions et de techniques toutes autres).
On attendait dans un tel disque la référence centenaire du style, le "Grupo Changüi de Guantanamo" et il est en effet bien présent par un choix représentatif de son répertoire. Les autres participants s'avèrent aussi fort intéressants : primeur discographique en ce qui concerne le "Changüi Tradicional de La Maya" (province de Santiago de Cuba), le "Septeto Tipico Guantanamero" et les "Estrellas Campesinas de Palenque" (découverte de l'arrière-pays guantanamero, envoûtant!), ou encore la numérisation utile d'un enregistrement ancien de la familia Valera Miranda (par Danilo Orozco) dans un nengón, ce style "pré-sonero" qui prouve un lien structurel entre le son et le changüi (cf CD ci-dessous).
Les notes du livret donnent tribut à Danilo Orrozco,
transcrivant un condensé précieux de ses recherches (pionnières)
sur ce style. Ce disque est indispensable à l'amateur de musique cubaine
qui se respecte! Livret de 8 p. espagnol/anglais. [R : +++].
© Daniel Chatelain
(première parution dans PERCUSSIONS n° 45, 1996)
- CAÑAMBU :"SON CUBANO, The rythm sticks" - CD-DD CORASON CORA 123 (Rounder), 50'30", 1995.
Cañambú est un groupe cubain qui a la particularité unique dans l'île d'utiliser des instruments de bambou. Loin d'être une survivance archaïque, ces instruments sont nés de l'adaptation au dénuement spécifique "en el Monte" (dans la campagne reculée).
C'est ainsi dans les années 40 qu'un coupeur de bambou de San Luis (province de Santiago de Cuba) qui manquait d'instruments pour constituer un groupe de son fut fasciné par l'impact sonore produit par un bambou tombant à terre, ressemblant furieusement la peau grave d'un bongo. Il fabriqua successivement un bongo de bambou (2 bambous de longueur inégale posés sur un banc) et une contrebasse de bambou (avec un bambou principal de la hauteur d'un homme -... ou d'une contrebasse!- et des bambous plus courts liés à celui-ci, percutés contre le sol et frappés latéralement). Un bambou plus fin servant de support à une campana frappé d'un bâton donnait une autre note de contrebasse. Restait à fabriquer le plus simple, des maracas de bambou, car pour ce qui est de la guitare et du très, les instruments était présents dans le village.
Cañambú, constitué à l'origine de cinq fils du coupeur de bambou, survit avec un seul de ses fondateurs, Aristides Ruiz Boza, à la voix haut perchée caractéristiquement sanluisera. C'est lui qui a composé la majorité des titres présents sur cet album de son et bolero-son, les autres étant des auteurs classiques du genre (Francisco Repilado, Miguel Matamoros, Ignacio Piñeiro) ou encore d'Andrès Cardona, jeune directeur et guitariste du groupe. C'est ce dernier qui, il y a quelques années, a décidé d'ajouter une contrebasse conventionnelle à l'instrumentarium de Cañambú pour enrichir les possibilités harmoniques du groupe. Malgré cet élément de standardisation, la sonorité du groupe reste unique et attachante, dépassant la simple curiosité.
On peut regretter qu'il n'y ait pas dans le disque d'enregistrement
isolé des étonnants instruments de bambou, et surtout que l'unique
photo mette très imparfaitement en valeur leur dispositif original
et leur technique d'utilisation. Livret de 8 p. espagnol/anglais. [R
: ++]. © Daniel Chatelain.
(première parution : PERCUSSIONS n° 45, 1996)
- "Casa de la Trova - Santiago de Cuba" - CD - CORASON/ROUNDER COCD 120 - 49'35" - 1994
Si on veut écouter le son cubain dans son esprit originel, au milieu des aficionados, c'est dans la ville de Santiago de Cuba qu'il faut aller. Et pour ce faire, à part la rencontre d'un groupe au coin d'une rue, rien de mieux que la Casa de la Trova, où guarachas et boleros s'abritent sous la suprématie sonera. C'est là qu'on éprouve la sensation curieuse d'être transporté dans le temps, face à ceux qui interprètent Miguel Matamoros, Sindo Garay, ou Ñico Saquito, comme s'ils avaient bu un verre de rhum la veille avec eux. Deux fois par jour on peut entrer librement dans la petite salle de la rue Heredia et entendre quelques-uns de la douzaine de groupes qui fait vivre le patrimoine "trovador", sans compter les chanteurs solistes.
Ce CD nous livre 10 plages, une par groupe, représentatives de l'esprit de la vieille Trova de Santiago. Ce sont les bongos qui règnent en maîtres de maison au sein de la percussion accumulant les variations dans l'accompagnement du chant et des cordes pulsées (guitare, très, contrebasse). Mais si on cherche des références dans le jeu des maracas cubaines, ou dans la sonorité des claves, c'est ici qu'on les trouvera. On entendra aussi avec bonheur l'unique (dans tous les sens du terme) tumbador du lieu, l'implacable Manolito Semanat* en dialogue parfait avec les bongos. Et je voudrais faire une mention spéciale pour le timbalero de la "Estudiantina invasora" (groupe créé en ...1927!), interprète sans âge, merveilleux de décontraction et d'acuité sur son instrument délicieusement désuet (qui a dû ababdonner son instrument peu après cet enregistrement pour des raisons de santé). Qui l'a vu, en plein milieu d'un de ses solos, comme on en entend un ici, esquisser un pas de danse ponctué par un mouvement aérien de ses baguettes, le sourire aux lèvres, a été témoin de la communion miraculeuse qui peut parfois se produire entre un percussionniste et son public.
Livret très documenté (espagnol et anglais)
avec photos, donnant des précisions sur chacun des groupes. © Daniel
Chatelain.
(première parution : PERCUSSIONS n° 40, 1995)
Note : Cet article a été écrit sous l'emprise de lamagie qu'inspirait la Casa de la Trova de Santiago avant sa rénovation dans les années '90. La Casa de la Trova est toujours là, avec des espaces plus grands et plus adapté au tourisme, nombre de musiciens étaient déjà là dans la période précédente. Mais que reste-t-il de la magie ? Peut-être a-t-elle trouvé refuge dans des lieux moins centraux, comme la Casa de las Tradiciones ?
* Manolo Semanat : professeur " historique " de RITMACUBA. Seul fondateur restant de son groupe "GUITARAS y TROBADORES", présent dans ce CD, il en est devenu directeur dans les années 2000.
- ESTUDIANTINA INVASORA "Music from Oriente de Cuba : the estudiantina tradition" - (CD) Nimbus records CD NI 5448 - 67'07" - 1995.
La ESTUDIANTINA INVASORA est l'unique groupe qui continue à témoigner de la tradition de ces orchestres d'étudiants qui, il y un siècle envahissaient les rues de Santiago de Cuba pour le plaisir de jouer ou pour quelques pièces. La première des "estudiantinas", l'estudiantina oriental était composée de 2 chanteurs, d'un très, d'une guitare, d'une marimbula (une sanza cubaine construite sur une caisse servant de résonateur et remplissant la fonction de la contrebasse), de deux petites timbales, de maracas et de claves. Une fois la marimbula remplacée par la contrebasse, s'est ajoutée la trompette, en évolution parallèle aux septetos de son.
Une particularité des estudiantinas est d'interpréter aussi bien des danzones que des sones, outre les boleros indispensables aux répertoires d'Oriente. La estudiantina a ainsi été une des deux voies par lesquelles se sont effectués des échanges entre les traditions bien différenciées du danzón et du son, rapprochement qui conditionne la musique cubaine moderne. Dans l'estudiantina on s'est habitué à jouer des sones avec les timbales (deux petites timbales fermées, à clés, de morphologie différente des timbalès modernes), tandis que ce contact se passait d'une autre manière dans les orchestres de danzón, dans un contexte de cordes et de vents, orchestres qui s'étaient mis à intégrer un estribillo (refrain rapide) de son dans la 3e et dernière partie, allègre, du danzón.
La Estudiantina Invasora a été créée en 1927, peu de temps avant que les estudiantinas ne soient concurrencées par le raz-de-marée des conjuntos, puis des big bands qui mélangeaient les instruments du jazz aux différentes percussions cubaines (timbalès, congas, bongos, guïro...). De la formation initiale, joue encore le contrebassiste Roberto Napolès : il est devenu de tradition de rester dans l'"Estudiantina", initialement rassemblement de jeunes, jusqu'à la fin de sa vie de musicien (1).
Le directeur de ce groupe très populaire dans sa ville, un des piliers de la Casa de la Trova de Santiago de Cuba, est le trompettiste Inaudis Paísan, musicien retraité de l'orchestre symphonique de la ville, qui perpétue le très ancien phénomène cubain d'absence de cloisonnement entre les musique savantes et populaires. Le CD restitue le charme sans égal des prestations de l'Estudiantina Invasora, où la fraîcheur le dispute à la technicité et dans sa diversité de répertoire.
Prise de son acoustique aérée, avec un peu d'excès
de réverbération naturelle sur les timbales. Livret de 6
p. anglais/espagnol avec texte explicatif détaillé du musicologue
Bart Gruson (le groupe figure par ailleurs pour une plage dans le disque
"Casa de la Trova" (voir plus haut). © Daniel
Chatelain
(première parution : PERCUSSIONS n°44. 1996)
(1) Note postérieure à la publication : Au moment de la rédaction, je ne connaissais pas encore le parcours musical de Roberto Napolés. Dans son cas, il s'agissait en fait d'un retour tardif dans la formation d'un musicien déjà retraité.
- COMPAY SEGUNDO : "Antologia de ..." (2 CD). Double CD - DD - Dro East West /Warner CD 0630147442, 65'14 + 54'29".
A 89 ans (1996), l'auteur de "Chan Chan" et de "Macusa" a récemment charmé le public européen venu admirer une valeur authentique du "son" cubain, dont il a accompagné toute l'histoire dans ce siècle. Il est unique pour s'emparer de la caisse de sa guitare pour l'utiliser comme un cajón en solo, comme il est seul à jouer ses tumbaos originaux sur les cordes de cet instrument bricolé entre guitare et très (l'"armonico") et ses combinaisons stylistiques sont on ne peut plus ingénieuses, car sur la palette musicale cubaine aucune touche de couleur ne lui est étrangère; mais il frappe par une autre qualité : la rencontre avec lui est autant humaine que musicale et irradie la sympathie. Ce "trovador" (troubadour) d'Oriente né à Siboney, plage populaire de Santiago de Cuba, est interprété par tous dans sa région, comme il l'est à La Havane, New-York et Porto-Rico.
On a envie de rester très longtemps en sa compagnie, ce que permettra
cette anthologie et ses 34 titres (forcément incomplète pour
ce prolifique créateur : par exemple une plage non présente
ici figure dans le premier CD de la Familia Valéra Miranda). D'autant
plus que le livret en est très achevé (avec tous les textes)
et comporte une présentation musicologique par Danilo Orrozco des
compositions de Francisco Repilado, connu dant tout Cuba comme "Compay
segundo"
depuis la haute époque du duo "Los compadres". . [R : +++] © Daniel
Chatelain
(première parution : PERCUSSIONS n° 47, 1996)
- VALERA MIRANDA (Familia): "Music from Oriente de Cuba , the Son" (CD-DDD) - NIMBUS NI 5421 - 67'27" - 1994.
Le son cubain d'origine, c'est-à-dire le son d'Oriente est ici présenté à travers un groupe continuant une tradition familiale centenaire. Félix Valera, par ailleurs ex-"barbudo" de la Sierra Maestra et sommité de l'enseignement musical à Santiago de Cuba, joue ici aux côtés de son frère, sa femme et ses fils un style de son légué par ses grands-parents dans l'arrière-pays d'Oriente : el son del Cauto. C'est une région de métissage où domine l'origine canarienne, en ce qui concerne l'héritage hispanique, et bantoue en ce qui concerne l'héritage africain.
La Cuenca (bassin) del Cauto (entre Las Tunas, Bayamo et Manzanillo) constitue l'une des quatre zones, avec Manzanillo, Guantanamó et Santiago à l'origine du son cubain. Leurs variantes (ou modèles) participant au "complexe du son" se sont côtoyées jusqu'à se fondre dans ce style musical souvent assimilé de nos jours à l'idiosyncrasie cubaine elle-même (seul le changüi - de Guantánamo - résiste à l'assimilation nominale avec le proche-parent son).
La famille Valera Miranda avait fait l'objet en 1983 d'un double LP à caractère scientifique enregistré dans son lieu d'origine, où la mère et la grand-mère de Félix, alors vivantes, étaient les chanteuses principales : le vol. 1 de "Antología integral del Son" (Siboney EGREM LD 286-287), d'ailleurs non suivi d'autres volumes.
Des morceaux interprétés ici, cinq sont du
répertoire propre à la famille Valera Miranda depuis des générations
(dont un nengon, style de transition précédant historiquement
le son), 6 sont de Lorenzo Hierrezuelo et Francisco Repilado, autres porteurs
du style "del Cauto" (bien que Repilado soit de Santiago) à travers
leur duo "Los compadres" (tellement célèbre à Cuba,
qu'on les appelait simplement "compay
La diversité formelle des sones interprétés, aussi bien que les influences "modernes" que Enrique Valéra oppose au cuatro à un oncle plus traditionnel, montrent bien que le son se laisse difficilement enfermer dans des définitions formelles rigides, que c'est une forme vivante que l'auteur des notes, le musicologue Bart Gruson, propose d'approcher par l'expression "son feeling" (que je me garderai de traduire!).
Ces notes, en anglais, sont très avisées (elles font cependant le choix de rester à la porte des particularités techniques de la variante Son del Cauto et de l'histoire familiale-musicale de la famille Valéra-Miranda), avec des textes complets. Prise de son en conditions acoustiques collectives, très claire et respectant l'esprit vivant de cette musique. © Daniel Chatelain
(première parution : PERCUSSIONS première série n° 40, 1995)
- SEXTETO ACHE : "Cuba" - (CD-ADD) - A.S.P.I.C. CD X55517 (AUVIDIS)
(première parution : PERCUSSIONS première série n° 40, 1995)
- "Havana Mood" (2 CD) - APC 013/CDA 023 - 43'32" + 44'10" - 1999.
Ce double CD se répartit en deux unités biens individualisées : l'un est constitué d'enregistrements réalisés pour l'occasion à La Havane par un agrégat d'artistes cubains (voir plus loin), l'autre de leur traitement en "dub" par Bill Laswell. Quoiqu'en ait son "producer", ce deuxième CD n'apporte à mon avis aucune perspective nouvelle à la musique populaire cubaine, car celle-ci ne gagne rien à une soustraction arbitraire ou non de certains de ses éléments et à la survalorisation d'autres fussent-ils accompagnés d'écho.
Le premier CD, où se côtoient reprises de standards cubains et descargas pose carrément un problème déontologique, autour du traitement réservé à ses interprètes, dont certains prestigieux (Septeto Nacional, Raúl Plana et, côté percussions, le légendaire Tata Güines) ne sont mentionnés qu'une fois, dans une courte phrase à l'intérieur du livret, d'autres telle une jeune chanteuse soliste non sans talent n'étant même pas cités du tout. Ainsi, les interprètes ne sont pas crédités pour leurs prestations respectives. À titre d'exemple ceci a entraîné ce flou doublé de confusion (dont on absout le présentateur) dans une émission du matin de France-Inter : "C'était Lagrimas Negras par la chanteuse du groupe (sic) Havana Mood"! Le CD des "versions originales" a visiblement été fait en laissant la bride sur le cou des interprètes convoqués, ce qui n'est pas un gage d'originalité, mais a tout de même permis de joyeuses descargas débridées du toujours talentueux "Tata" (traduisez : le "chef", le "caïd").
L'absence des crédits d'interprétation ne permet pas aux musiciens utilisés de tirer avantage de leur participation. Elle contraste avec la mise en valeur faite signeusement dans la présentation " arty " du producteur (français) - venu du monde de la haute couture - et de ses photographes et, à la fois, foule au pied, d'après un avis autorisé, le code de la propriété intélectuelle, plus précisément son article L 212-2 sur le droit moral de l'artiste interprète et le respect de son nom, de sa qualité et de sa prestation. Avec ce "coup" surfant sur la vague cubaine actuelle est une nouvelle fois posée la question de l'attitude occidentale prédatrice (ne fût-ce-t-elle qu'au plan symbolique) sur sa périphérie en matière de production musicale.[R = #] © Daniel Chatelain.
(première parution pour PERCUSSIONS nouvelle série n°1. 1999)
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