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Santiago de Cuba - Février & Juillet

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Notes d'écoute CDs : Parutions

Chroniques classées de ritmacuba.com :
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Ces notes d'écouteobéissent aux critères de l'analyse critique et sont indépendantes de tout intérêt, commercial ou autre. Elles n'engagent que leurs auteurs respectifs.

Estimations de www.ritmacuba : [R#] = pour information - [R+] = intéressant - [R++] = très intéressant - [R+++] = exceptionnel - [R++++] = indispensable.

Le copyright de chaque chronique appartient à son auteur.

Signatures des chroniques : dc = Daniel Chatelain, mf = Michel Faligand*.

Ces chroniques sont ouvertes à de nouveaux rédacteurs, selon avis du comité de rédaction (Si vous nous envoyez une chronique, nous vous répondrons).

 


- « MARACA » (Orlando VALLE) :"Soy yo"

- John Santos & the Machete Ensemble : "Brazos abiertos"



CD Maraca - « MARACA » (Orlando VALLE). Soy yo » - CD - Nocturne 0TCD 991 (Nocturne) –56 :08 – 2005.

Les talents du flûtiste virtuose — auteur, compositeur, arrangeur, leader au surnom percussif — sont aujourd’hui bien connus & nous sommes loin de mes efforts, inclusivement, au sein de PERCUSSIONS, pour faire connaître un de ses premiers albums qui renouvelait l’approche des rythmes afro-cubains, « Havana Calling » (1997) avec l’aide du batteur « El Peje » & du percussionniste Roberto Vizcaino. Ce sixième ou septième album — selon que l’on compte ou non un Best of de ses morceaux dansants — est à la hauteur voulue dans le cadre imposé de la « timba » cubaine. Le maintenant vénérable (soixante-quinze ans) & toujours brillant Tata Güines est ici invité pour un solo de percussion qui fait exception dans l’album, car l’affaire est ailleurs. Rafael Valiente assure au bongo, congas, batas & cloches, tout comme Juan Carlos Rojas « El Peje », batteur souverain est toujours fidèle au poste qu’on lui connaît depuis une dizaine d’années. On rêverait que de tels talents puissent s’exprimer plus que dans ce cadre imposé de musique dansante. La production est peaufinée, mais je suis personnellement plus comblé dans les concerts généreux de cette fine équipe. Après ce dynamique « Soy yo » (C’est moi), peut-on espérer un « Somos » (C’est nous) avec des ingrédients jazz & afro-cubains traditionnels plus prononcés incitant à de nouvelles interactions ? « Maraca » a plus d’un tour dans son sac pour nous servir de brillants projets concernant les rythmes cubains, il a toutes les armes pour nous combler (sous cette forme ou sous une autre). [R++] © Daniel Chatelain.

 

CD John Santos - John SANTOS& the MACHETE ENSEMBLE: "Brazos abiertos" - CD – Machete Records 203 (Import) – 61 :01 – 2003. Instrumentistes : David Belove/ctb, John Calloway/fl, Andy González/ctb, Murray Low/po, Melecio Magdaluyo/sx-bt, Ron Stallings/cl-b,sx-t, Steve Turre/trb, Way Wallace/trb - percussions : Jeff Cressman, Pedro Martínez, Javier Navarette, John Santos, Orestes Vilato, Paul Wageningen - voix soliste : Orlando Torriente - Choeur : José Luis Gómez, Willie Ludwig, Lakiba Pitman, Ismael Rodríguez, Barbara Valladores, Destani Wolf – Œuvres : 1. Brazos abiertos – 2. No canto a tus ojos – 3. Mi plena de libertad – 4. Buscando la paz – 5. Apetegbi – 6. Bombón – 7. Dale la mano – 8. Martinica – 9. Herbs – 10. Going home tomorrow. Livret : anglais (us).

Pour ce cédé, que j’ai écouté plus dix fois en une semaine, si je commençais à puiser dans ma réserve d’adjectifs, je manquerais sans doute de superlatifs : le talent des musiciens (instrumentistes, compositeurs, arrangeurs, ingénieurs du son), la variété des thèmes (des sources d’inspirations) et des genres (bomba, guaracha, plena, rumba), les promesses de réflexion musicologique, tout m’a enthousiasmé. On tiendra compte que ‘Machete Ensemble’ fêtera son vingtième anniversaire l’an prochain… Le site de John Santos donne une bonne idée du poly-professionnalisme de ce musicien, le présent disque illustre bien les multiples facettes de ce professionnalisme (réputé comme « a spark plug of musical invention »). Un seul bémol : l’instrumentarium des percussionnistes est très abondant, et heureusement parfaitement perceptible (grâce aux arrangements et aux prises de son) quand le disque tourne, mais pourquoi avoir utilisé des termes plus vernaculaires que « globalement » consensuels qu’il me faut bien décrypter ici ? Il s’agit de :

- axatse (gourde-hochet à filet extérieur - Ghana)

- blékete (tambour d’aisselle - Ghana)

- bulador (coquille !, il s’agit du burlador, instrument familier des tambourinaires portoricains (cf. Isabelle Leymarie : « Les tambours sont fabriqués avec des barils recouverts de peau de chèvre (autrefois de mule). Le burlador (ou macho), joué par un musicien nommé guiador, marque le rythme principal. » (Du tango au reggae, page 96. Flammarion. 1996)

- cuá Des baguettes (cuá ou fuá) marquent la mesure sur le côté du requinto [petit tambour de la famille du burlador], « battu par le repicador, [qui] improvise des piquetes (rythmes soulignant les pas des danseurs). Leymarie, op. cité, 97).

- gankogui (double cloche sans battant - Ghana/ethnie Anlo Ewé)

- güicharo (« petit güiro populaire utilisé dans la plena à Puerto Rico, il est plus petit que le güiro cubain et porte des stries très fines, on le joue avec une sorte de peigne. » m’écrit Laurent Erdös) et güira (« c’est un gros güiro utilisé à Saint Domingue dans le merengue (autre nom : torpedo) ; il est en métal et on le joue avec un peigne (gancho) » Laurent Erdös)

- katá (plus couramment écrit « cata », pour désigner un tube de bois (bambou ou fût de tambour cylindrique « usagé »), posé horizontalement sur 2 supports et percuté avec 2 baguettes, nommées ti bwa dans les Antilles françaises)

- ocean drum (vocable qui commence à apparaître sur les catalogues spécialisés – Fuzeau, Lugdivine - tambour sur cadre circulaire, à 2 peaux enfermant des petites billes ou des graines dont les glissements sur les peaux et les impacts sur le fût produisent des sons apparentés à ceux du bâton de pluie)

- uñas de chivo (hochet-sonnaille constitué de sabots (« ongles ») de cabri pendus à une lanière, fréquemment remarqués chez les Amérindiens - de la Californie à la Terre de feu, cf. Izikovitz(1) (34-48), Maioli (68-69)…)

- waterphone (idiophone frotté (archet) et/ou percuté (mailloche), inventé par Richard Waters).

Seules restent mystérieuses pour moi : les miscellaneous percussion, syntagme qui désigne peut-être les battements de mains et les frappes des pieds produits dans certains morceaux. Livret donnant le texte des chants (espagnol ou anglais américains) et les photos des solistes. Créé il y a quatre ans par John Santos, « Machete Records » est « un label indépendant qui s’inspire du modèle des artistes ayant pris leur carrière en mains [autogestion] et quêtant une audience grâce à une auto-production de haute qualité. » Ne ratez pas ce disque ![R++++] © Michel Faligand*

www.johnsantos.com


 (1) IZIKOVITZ, Karl Gustav. 1935. Musical and other sound instruments of the South American Indians. Göteborg (se) : Elanders Boktryckeri Aktiebolag.
MAIOLI, Walter. 1991. Son et musique, leurs origines. ISBN 2-08-163002-8. Paris : Flammarion.

*Michel Faligand est le fondateur de la revue PERCUSSIONS, actuel responsable de la rubrique Nouveautés de cette revue et webmaster du site www.mespercussions.org et du bulletin électronique Percu-info.

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