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Coffret
ANTOLOGIA DE LA MUSICA AFROCUBANA |
Musique et Danse - Santiago de Cuba |
Lien : Africanité du vocabulaire Abakua, origines ethniques & géographiques Tableau / Bibliographie
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Prélude : playlist de nos vidéos abakuá
I. Danses, chant et toques abakua à Pogolotti (La Havane) le jour des Rois,
jour de festivité traditionnelles des confréries abakuá.
"JOUR DES ROIS, JOUR ABAKUA" est un document que j'ai (Daniel Chatelain) filmé sur le jour de fête commun à l'ensemble des fraternités Abakua de Cuba : le jour des Rois (où, du temps de l'esclavage, les Africains étaient autorisés à défiler avec leurs tambours et leurs masques).
A La Havane, il y a au moins 20 000 "ekobio" (1) - membres initiés des sociétés Abakua (ou potencia, juego...) réparties dans une cinquantaine de sociétés, ces chiffres étant en augmentation ces dernières années.
Cette tradition est reliée à plusieurs ensembles ethniques du Sud-Est du Nigeria (Efik, Efut, Ibibio, Oru etc), dont les fondateurs des premières fraternités étaient originaires. Elle se rattache aux sociétés initiatiques masculines Ekpe (ou Ekpo, ou Gbé), dites aussi sociétés du Léopard. Grâce à des contact rétablis après plus d'un siècle d'interruption autour des travaux d'Ivor Miller, des sociétés Ekpe des Efik ont reconnu la culture abakuá comme appartenant à leur tradition linguistico-culturelle.
La potencia "Efi" ici filmée partage son local initiatique (fambá) avec une demi-douzaine de confréries apparentées, sur un terrain où coexistent deux temples. Elle partage ce jour de fête en famille avec les gens du quartier, où elle défile avec ses masques (ireme), ses tambours et ses attributs symboliques. Filmé en 16/9e le 6 janvier 2008.
En dehors de ce jour spécial, chaque société a son propre calendrier. Certaines sortent plusieurs fois par an, une autre... tous les 7 ans! Elles sont situées, outre Pogolotti, dans des quartiers de la baie de La Havane (Guanabacoa, Marianao, Regla, San Miguel del Padrón) ainsi qu'à Matanzas et Cardenas. S'il existe des sociétés récentes, engendrées par des plus anciennes, aucune n'a jamais été créée - à Cuba ou hors de Cuba - en dehors de La Havane, Matanzas et Cardenas.
Filmer à l'intérieur de la cour (valla) dépend de conditions fixées par la société concernée (accéder à l'intérieur du temple qui se trouve dans la cour est de toute façon interdit aux non-initiés). J'étais très bien entouré et introduit par qui il fallait pour pouvoir le faire. En réponses à des commentaires interrogatifs, cette tradition n'a pas de lien au départ avec les Yoruba (Son origine est le Sud-est du Nigeria et l'Ouest du Cameroun et non le Sud-Ouest du Nigeria) qui sont l'influence culturelle principale dans la santería (ni d'ailleurs avec les Dan de Côte d'Ivoire où existe aussi une société masculine du Léopard). Il existerait cependant un système d'équivalence entre les orichas de la santeria et des entités abakuá, comme c'est les cas pour des nkisi du palo monte et les saints de la religion catholique.
(1) La lettre k prend souvent la place du "c" dur espagnol dans les transcriptions de la langue rituelle abakuá. D'autres transcripteurs utilisent "ecobio", "biancomeco" etc...
II. "BIANKOMEKO & IREME" : CHANTS ET DANSES DE LA VALLA : 1. 2. 3. 4
Ces danses festives suivent la procession diffusée ci-dessus.
Les quatre vidéos sont à prendre comme un seul document, montrant le plus possible les variations des solistes (chants percussion & danse) et l'évolution d'intensité de l'événement dans sa chronologie, sans sacrifier à la tentation d'opérer un montage réducteur des meilleurs moments.
L'ensemble de tambours et idiophones utilisé est appelé biankomeko. Le tambour soliste est le bonkó enchemiyá. Ici n'est pas utilisé l'idiophone métallique traditionnel, l'ekón (à manche), mais une cloche, la campana. Les masques qui participent à la danse sont les Ireme. Il y a différents ireme, de nom, couleurs et caractéristiques différents. Les chanteurs Morua rivalisent "en langue". Il arrive qu'on les appelle populairement gallos (coq en espagnol), ce qui pourrait expliquer le nom de valla (arène de combat de coq) que prend le lieu où se passent les réjouissances filmées ici à la suite de la procession : le clos entre le temple et la porte de la rue (où sont filtrées les entrés des participants).
Malgré les importantes influences réciproques entre la rumba columbia et la musique et la danse abakua, ces traditions sont distinctes. Les chants de valla sont cultivés par les membres initiés de cette confrérie masculine, les ekobio, dans une atmosphère à la fois fraternelle et familiale, où les néophytes font leur preuve sous le regard bienveillant de leurs initiateurs mais aussi de compétition, dans le sens où ceux qui savent plus, dans la langue, lechant, le jeu de tambour où la danse mettent les pendules à l'heure!
Les sociétés abakuá sont très hiérarchisées, avec plusieurs niveaux d'initiation et des charges spécifiques. Apparaissent différents dignitaires et responsables de la confrérie dont un mokongo (en rouge avec un bâton). D'autres avec un tambour symbolique lié à leur charge.
Pour la chaleur et la joie de célébrer ensemble ici présentes Patrice Banchereau a proposé un deuxième titre : "Ekobios en la onda de la alegría", qui emprunte sa forme a un disque d'Aragón .
Les vidéos sont dans l'ordre temporel avec une intensification progressive de l'émotion, liée en particulier à la présence des masques Ireme.
Dans la quatrième vidéos : Les derniers chants après l'entrée des Ireme dans le temple ne sont pas traditionnels. C'est une improvisation des jeunes ekobio (initiés) d'auto-célébration empruntant sa forme à la musique cubaine populaire du moment. Comme pour continuer la fête après la fête et manifester encore la joie d'être réunis. Le générique de cet ensemble de vidéos arrive logiquement à la fin de la quatrième et dernière.
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COMPLÉMENT A LA VIDÉO 1 : Pourquoi les chants abakuá sont-ils différents de la columbia ?
Il y a eu historiquement beaucoup d'échanges entre la musique et la danse abakuá et la rumba cubaine, en particulier le style "columbia" caractérisé en particulier par un danseur "conversant" avec un tambourinaire soliste.
Au cours d'un échange de courriers à propos des ressemblances / différences entre ces styles et du caractère propre de la musique abakuá, Patrice Banchereau m'a (dc) adressé cette analyse musicale. :
"La première phrase que chante le Moruá (au moment de la vidéo où l’on on voit le gros plan du musicien jouant le bonkó enchemiyá) est "correctement chantée" au niveau des notes.
Dans les phrases qu'il chante par la suite (dans la première vidéo) il semble qu’il « manque une note finale » (un si), car :
Si on ramène tout en do majeur - les mélodies abakuá du type de celles sur lesquelles chantées à ce moment de la vidéo sont caractéristiques et sont en majeur.
Le moruá improvise sur le mode de sol, on est alors sur le 5e degré (Sol majeur).
Généralement le moruá utilise d'abord l'arpège de sol7, soit :
sol-si-ré-fa-sol-la
puis il redescend généralement
sol-fa-sol / fa-ré-fa / ré-do-ré et termine sur la tierce de Sol majeur (si-si-si)
S'il reste sur fa-ré-fa cela "sonne" effectivement comme une columbia.
Ensuite il "doit" ramener le premier degré en faisant comme il fait sur la vidéo:
"e, ekoria abakuá, ekoria abakuá, ekoria abakuá" en terminant sur le fa, soit: do, mi-mi-mi-mi-mi, ré-fa-fa-fa-fa, mi-sol-sol-ré-fa Do Sol7 Sol7 (appelle le Do ou 1er degré) et le choeur répond:
"ekoria abakuá, ekoria abakuá, ekoria abakuá e, ekoria abakuá, ekoria abakuá, ekoria abakuá e, o o yo o yo do-mi-mi-mi-mi, ré-fa-fa-fa-fa, ré-mi-mi-mi-mi-do, ré-fa-fa-fa-fa-fa, ré-mi-mi-mi-mi, do-ré-ré-ré-ré-do, mi-do- ré- si -do Do Sol7 Do Sol7 Sol7 Do Do Do Sol7 Do Dans une columbia en Do majeur on aura plutôt l'utilisation d'une gamme pentatonique (do re fa sol la : pentatonique de Fa majeur) et l'utilisation du Sib majeur comme unique autre accord, et sur ce nouvel accord d'une pentatonique Sib Do Ré Fa Sol (pentatonique de Sib majeur).
Exemple :
Siempre tengo por cos-tumbre cuando llego a-una mora-da-a
sol-sol la-sol sol fa-sol-fa fa-re fa-fa fa-fa fa-fa-re-do
(Do majeur) (Sib maj) (Do maj)
Siempre tengo por costumbre cuando llego a una morada
(idem avec variante de la mélodie)
Sa-ludar la muchedumbre-e como persona’e-du-cada
Re-sol-fa fa re-re-re-do-sib do-do re-sib-do-do-do-do
(Sib maj) (Do maj)
en somme c'est assez différent…
L'utilisation du Si bécarre est donc caractéristique de l'abakuá - c'est la note qui fait parfois défaut à notre Moruá et fait "sonner" ses phrases comme une columbia…
Par contre effectivement l'aspect "musique de diversion" de notre plante abakuá fait effectivemet penser à « l’ambiance festive de la rumba ».
Album "Jour Abakuá à Pogolotti" et diaporama (click en haut de l'album) sur Google photo.
III. Un plante abakuá, Entre visible & invisible
A été diffusée au Palais de la Porte Dorée (Musée de la Cité de l'Emigration), dans le cadre du cycle "L'autre et le Sacré", une première version du court-métrage : "Un plante abakuá, Entre visible & invisible" (Marianao, La Havane, 2011), un documentaire de Daniel Chatelain (version présentée : 37 mn). En présence de l'auteur (le 25/05/2011). Pour des difusions publiques de la version définitive de ce film, inédite, nous écrire.
La version web, plus courte, de ce documentaire (mise en ligne en juin 2018)
L'ALBUM PHOTO "UN PLANTE ABAKUA", correspondant au court-métrage, photographié en janvier 2011.
Coffret ANTOLOGIA DE LA MUSICA AFROCUBANA CD 10 : ABAKUA
1. Enkame - cantos rituales de La Habana/ 2. Marcha efó de La Habana/ 3. Marcha efí de La Habana: el ekón/ 4. Marcha efí de La Habana : ekón y erikundi/ 5. Marcha efí de La Habana : ekón, erikundi y los itones/ 6. Marcha efí de La Habana : ekón y enkomo obi-apá/ 7. Marcha efí de La Habana: ekón y enkomo biankomé/ 8. Marcha efí de La Habana: ekón y enkomo kuchí-yeremá/ 9. Marcha efí de La Habana : ekón y bonkó-enchemiyá/ 10. Marcha efí de La Habana/ 11. Enkame - cantos rituales de Matanzas/ 12. Marcha efó de Matanzas/ 13. Marcha efí de Matanzas: el ekón/ 14. Marcha efí de Matanzas : ekón y erikundi/ 15. Marcha efí de Matanzas : ekón y los itones/ 16. Marcha efí de Matanzas : ekón y enkomo obi-apá/ 17. Marcha efí de Matanzas : ekón y enkomo biankomé/ 18. Marcha efí de Matanzas: ekón y enkomo kuchí-yeremá/ 19. Marcha efí de Matanzas: ekón y bonkó-enchemiyá/ 20. Marcha efí de MatanzasLiens Vidéos :
FILM INÉDIT "GUANTANAMO ET LE CHANGÜI" (J.-M. Troillard)
1. Changüi
2. Afro-cubain (sauf Abakua) arara, yoruba, bembé, congo, haitiano-cubain.
3. "Steel Band Cuba"
4. Conga - comparsa - carnaval
5. Rumba
7. Son & Salsa (musique)
8. Son & Salsa (danse)
9. Tumba Francesa
10. Ritmacuba en carnaval (Santiago de Cuba)
Renseignements : info@ritmacuba.com
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163 r. de la Butte Pinson
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