Retour à l'accueil |
Santiago de Cuba : en juillet |
Miguel
"Anga" Díaz est né dans une famille vouée à la musique, il
a commencé ses études à la Escuela Nacional de Arte de Pinar del Rio
devant une batterie ("La bateria es el instrumento madre.").
Mais, dit encore "Angá" "un jour, mon père apporta un disque à la
maison, c'était "Descargas Cubanas" dans lequel on entendait Tata
Güines, Gustavo Tamayo, Cachao et El Negro Vivar ; cet enregistrement
m'a définitivement attaché aux congas." En 1976, MD gagne La
Habana (Escuela de Arte) où il étudie les percussions cubaines et les
percussions "classiques" durant huit ans. Diplômé, il est sollicité
(par José María Vitier) pour des films puis passe sept années dans
l'orchestre 'Opus 13' dirigé par Joaquím Betancourt, à partir de 1982.
Il fait la connaissance de Guillermo Baretto et Tata Güines avec
lesquels il enregistre. En 1985, il a reçu le "Prix du meilleur
instrumentiste UNEAC" (UNEAC : Union Nationale des Ecrivains et
Artistes Cubains). En 1986, il reçoit le titre de "Révélation de
l'année" (/Festival Internacional Jazz Plaza/) ; un an plus tard, il
est appelé par Jesús "Chucho" Valdés, pour faire partie de 'Irakere'',
formation qu'il quittera en 1994 pour commencer une carrière en
indépendant sortie de son premier album "Pasaporte"). Ensuite, marié
avec une Franco-vénézuélienne, "Angá" réside à Paris ("Je crois que
l'Europe - et Paris en particulier - est le meilleur endroit
pour saisir les bonnes occasions... Paris est un des centres pour les
musiques métissées."). On a pu l'entendre plusieurs fois dans la
capitale avec Alfredo Rodríguez. En 2002, il joue dans la
comédie musicale de Jérôme Savary consacré à Chano Pozo ; MD a
constitué un sextuor avec Minino Garay , 'Meninanga' qui, après avoir
tourné dans l'hexagone, enregistrera un disque en public (Le
Sunset, Paris (01), du 5 au 8 février 2003).
Dans l'interview référencée ci-dessous (Rendón
1999), MD nomme les tambourinaires qui l'ont influencé : "D'abord
il y a eu Tata Güines, puis Armando Peraza, Candido, Mongo
Santamaría, Carlos "Patato" Valdés, Changuito et Jorge "Niño"
Alfonso, le conguero qui m'a précédé chez 'Irakere' ;
c'est lui qui, le premier, a joué sur cinq tumbadoras. A vrai dire,
mon style est une combinaison de celui de Tata, de celui du "Niño"
et... du mien." [En passant, on notera qu'"Angá" donne sa
réponse à la question "Quel est le premier conguero à avoir utilisé
cinq tambours ?" ; il ne donne pas de date, mais on peut penser qu'il
a vu "Niño" devant cinq fûts avant 1987. Une photo "certifie" qu'en
1944, Chano Pozo utilisait 3 tambours, il me semble aussi que Candido
a été un des premiers à "faire chanter" plusieurs peaux...
ouvrant ainsi la voie à "Patato", Ray Barretto, etc. Et ...
"Angá" !]. (Source
: mespercussions.net, 2003).
Ma découverte d'Angá : à La Havane en 1988. Un bruit court chez les quelques percussionnistes français participants au premier Folkcuba ouvert aux étrangers : il faut absolument voir les répétitions du groupe Opus 13 dans un cinéma de quartier (dont j'ai oublié le nom), pour son conguero. Les séances durent huit heures d'affilée et tous les solos sont faits intégralement, comme si le public était là, même s'ils durent un quart d'heure. Ce à quoi nous assistons médusés. Derrière un set formé de 4 ou 5 tumbadoras, des timbalès, une grosse caisse et une charleston, c'est Angá et c'est phénoménal!
En 1995, l'installation d'Angá à Paris, jointe à celle d'Orlando Poléo, donne une nouvelle dimension à la scène parisienne de la musique cubaine. Les deux surdoués accompagnent naturellement Alfredo Rodriguez, toujourds attaché à être entouré de ce qu'il y a de mieux, en particulier pour les percussions. Angá fonde une famille à Paris (on se souviendra de ses deux filles jumelles - dès 2 ou 3 ans - circulant sur la scène du New Morning autour de leur papa comme si elles étaient chez elles), dont il disait que c'était une ville privilégiée pour le contact entre les différentes musiques du monde, et prend la nationalité française, tout en effectuant de fréquents allers-retours entre la France et Cuba.
La même année, un soir de décembre, un concert au New Morning intitulé « Piano chaud & tambours explosifs »réunit autour d?Alfredo Rodríguez, quatre mousquetaires de la percussion : Carlos "Patato" Valdés, Tata Güines, Miguel « Angá » Díaz & Orlando Poleo.
Cliquer
sur l'image pour agrandir - Collection Daniel Chatelain
On n'a pas souvent vu, en France, Angá en concert aux "timbalés" : je garde un souvenir impérissable de ses variations et solos de concerts de La Coupole, du Petit Journal ou de Royan au milieu des années '90. Un style unique qui tenait du funambule jouant à faire peur à l'assistance, suspendu au milieu du vide, ou du chat tentant un saut improbable qui se rétablit au dernier moment. Les percussionnistes présents à ces événements étaient soufflés par ses "prises de risque"... qui n'en étaient pas - ou plus - pour lui!
Accompagnent A. Rodriguez : "Cuchí", Orlando Poléo, Angá Díaz, Dave Pattman (Festival Bleu Caraïbes, Royan, 1996) © Daniel Chatelain
Le soir du Festival Bleu Caraïbes en juillet 1996, une conga spontanée se forme sur la promenade de bord de mer de Royan, avec - entre autres - Angá, "El Goyo" (Gregorio Hernández Ríos), "Naldo" (Reynaldo Hernández), Orlando Poléo, Eric Bourciquot (directeur du Festival) etc. Des étuis d'instruments remplacent les quintos et autres tumbadoras!
Dans le projet de Jesús Alemañy's « ¡ Cubanismo ! » se côtoient Tata Güines & « Angá » Díaz aux congas, Emilio Del Monte aux timbalès, Alfredo Rodriguez au piano (dont c'est le premier enregistrement à Cuba) et un jeune prodige au bongo : Julián Oviedo. Orlando "Maraca" Valle est aussi présent dans le studio havanais.
Le spectacle de Jérôme Savary à l'Opéra Comique (auparavant présenté à La Havane) est consacré au percussionniste cubain légendaire Chano Pozo, il réunit Alfredo Rodriguez, Allen Hoist & « Angá » Díaz dans une première série de représentation, puis, dans une deuxième série où Angá ne peut participer Tata Güines (Aristides Soto) & « Changuito » (José Luis Quintana). A propos du CD qui contient la musique du spectacle, Jazz Magazine commente : "En dépit du manque d’authenticité du spectacle Buscando a Chano – A la recherche de Chano de Jérôme Savary, de plusieurs invraisemblances historiques et clichés sur la culture afro-cubaine, ce qui restera de cette initiative est l’enregistrement “Chano – Live a Teatro America” sorti sur le label Kame et distribué par Sony Music. Le saxophoniste Allen Hoist et le percussionniste Miguel Anga Diaz, tous deux vivant à Paris, sont les véritables artisans de la partie musicale. Ensemble ils ont constitué un orchestre dans lequel on retrouve Alfredo Rodriguez, Aramis Galindo, Felipe Cabrera et Julito Padrón (...) La version de Manteca (enregistré pour la première fois par Gillespie et Chano le 30 décembre 1947) avec un solo d’Anga, est brillante tout comme l’arrangement original de Chan Chan écrit par Hoist et Anga." Jazz Magazine 531 (novembre 2002)
Angá Díaz & Tata Güinés en duo à Paris © Daniel Chatelain
En 2005, sort "Echu Minga", le CD solo de Anga Díaz qu'ils préparaient depuis des années, intitulé d'après son nom dans la santería. Manuel Mendive, le peintre du monde des orichas signe la pochette. Un CD de maturité très remarqué. Dans le monde de la santería Echu, appelé aussi Elegua, est un oricha qui ouvre les chemins. Echu Mingua semble en effet tracer des chemins futurs pour ceux qui suivront les pas d'Anga.
Août 2006 : la nouvelle de la crise cardiaque fatale qui le frappe dans sa maison de Catalogne, où il s'était installé après Paris sidère ses nombreux admirateurs. Je l'apprend à Santiago de Cuba, dans le quartier de Los Hoyos, lors d'une fête d'anniversaire qu'une autre mauvaise nouvelle a transformé en veillée mortuaire dans une assistance composée de personnes un peu musiciennes ou très percussionnistes, du coup on ne parle plus que de lui : un des plus grands s'en est allé. On sait que chaque cubain est un peu musicologue : le reste de la nuit on ne trouve que Chano Pozo et Tata Guines pour être comparé à Angá...
Angá est mort seul, dans son domicile de San Sadurní d'Anoia, dans une maison en pleine campagne qu'il avait choisi pour vivre un mode de vie plus paisible et où il vivait heureux. Son corps a été découvert par un élève qui venait prendre un cours de percussion. Il devait jouer le soir même avec le groupe cubain SÍNTESIS. La mort l'a surpris alors qu'il était plein de projets, avec de nombreuses prestations prévues, en particulier avec Omar Sosa. Il laisse deux filles jumelles nées à Paris, de 12 ans au moment de son décès, Naomi et Lisa et leur demi sœur de 22 ans vivant à Miami, Yanira.
La presse cubaine commente : "Derrière ses congas, c'était un prince".
Septembre 2006 : on annonce la sortie du CD d'Omar Sosa "Live à FIP", avec Angá Díaz aux congas, bongo et cajón. LE CD lui est dédié.
Echu Mingua, igba é! Angá Díaz, siempre te recordaremos
Anga a déclaré :
"La Bateria es el instrumento madre" (interview à E. Baudry).
(Jouer à cinq, six ou sept tumbadoras) "Ce n'est pas le plus difficile. Il faut parfaire sa coordination et l'harmonie entre les sonorités de chacun des congas. Mais finalement, le plus révélateur pour un percussionniste reste de jouer tous les sons sur un seul tambour." (interview à R. Grosman).
(Ses influences) : "D'abord il y a eu Tata Güines, puis Armando Peraza, Candido, Mongo Santamaría, Carlos "Patato" Valdés, Changuito et Jorge "Niño" Alfonso, le conguero qui m'a précédé chez 'Irakere' ; c'est lui qui, le premier, a joué sur cinq tumbadoras. A vrai dire, mon style est une combinaison de celui de Tata, de celui du "Niño" et... du mien." (interview à M. Rendon cité par M. Faligand)
"J'ai adoré accompagner les grands du Buena Vista. Ils représentent nos racines, notre histoire, ce que j'appellerais la musique classique traditionnelle cubaine. Je suis fier de les avoir côtoyés. Si ma génération et celles qui suivent s'échappent vers des créations plus aventureuses, c'est justement parce que nous avons pour héritage une culture si forte et si riche." (interview à R. Grosman)
"Creo que la mezcla del Jazz Latino en la maxima forma y estilo es Irakere. En realidad fueron lo que vinieron a darle la forma actual y contemporanea a ese tipo de musica y de alli comenzaron los demas. Creo que Chucho Valdes es el creador de este siglo y de aquel que està entrando de lo que es el Latin Jazz. (...) Y uno de los paises, de las ciudades que yo creo es la ciudad mundial de la Salsa, es Paris. Anualmente pasan todos los grupos cubanos en esa ciudad, uno detras de l'otro. Ya la gente se ha hasta identificado con los ritmos y con los bailes actuales en Cuba". (interview a descargacubana.com, 1997)
"Los reyes son y están : Chano, Tata... sin ellos nada seriamos, pero le hariamos un flaco favor si los imitásemos. Desde Cuba tenemos un mundo por delante en la percusión" (interview à Pedro de La Hoz, 1994)
On a dit à propos d'Anga et de son album :
"Il avait qualifié son album de «messe religieuse musicale» , composée d'une douzaine de compositions étalant le registre impressionnant d'un musicien inventif, libre, qui dynamite les usages du latin jazz, va à contre-sens du boléro traditionnel, débauche les contretemps d'un tango ou s'aventure sur les territoires du hip-hop. Il a donc dépassé ce qui se faisait avant lui dans la musique afro-latine et le jazz." (Le Monde).
"Si
dense et si passionnant " " un langage foisonnant, à la fois
sophistiqué et d’une rafraîchissante clarté "
(Le Monde)
"Une
ahurissante fête savante et sensuelle à la fois. Un manifeste du
siècle nouveau "
(Le Figaro)
"Treize morceaux déployant la prodigieuse palette d’un musicien qui bouscule les usages " (Libération)
"L’album
de plus ambitieux du label World Circuit à ce jour : une grande
réussite musicale "
(Vibrations)
"A
major
piece of modern, experimental music" (Peter Watrous)
"Sacrée révélation " (Jazz Magazine)
"Derrière ses congas, c'était un prince. Sur la scène, dans un studio d'enregistrement, avec un grand orchestre ou au milieu d'un bœuf informel, il a toujours été un prince, avec ses mains agiles, l'esprit ouvert, le sang des ancêtres réchauffant ses artères et les sonorités les plus incroyables nourrissant sa pensée innovatrice" (Detras de las tumbadoras, era un principe. Sobre la escena, en un studio de grabación, junto a un gran orquesta o en media de una descarga informal, siempre fue un príncipe, con sus manos veloces y la mente abierta y la sangre de los ancestros calentando sus arterias y lo mas increíbles sonidos nutriendo su pensamiento inovador) (Granma, 11 août 2006).
Des abonnés de ritmacuba-info écrivent :
"j'apprends avec une grande surprise et une profonde tristesse la mort d'Anga ... j'ai eu le privilège de faire un stage avec lui, c'est un des souvenirs les plus fort de mon expériences des percussions afro-cubaines... David Lavolée
"Me causó tristeza la muerte de Angá, primeramente porque fué un gran musico, gloria de Cuba. Además nos conociamos de la Escuela de Arte en Cubanacan, en La Habana.Y siempre que me lo encontraba fuera de Cuba, nos saludabamos tan sencillamente como cuando más jovenes...Ernesto Burgos (arrangeur, pianiste et saxophoniste cubain).
Eléments bibliographiques :
CD "Pasaporte : le passage de témoin de "Tata" à Angá, avec la complicité de "Maraca"
BAUDRY,
Emmanuel. 2000. "Entretien avec Miguel "Angá" Díaz". PERCUSSIONS . 3
(juin 2000), 2e série : 18-24, discographie, vidéographie.
NAVARRO, Ramón. 1994. "Miguel "Anga" Díaz, reincarnación de Chano
Pozo". El Diario de Caracas (18.04.1994) : 42, photo.
RENDÓN, Victor. 1999. "Miguel" Anga" Díaz : Anga Mania !". Latin
Percussionist . 8 (Winter 1999) : 1-3, photos.
Le CD "solo"
Angá Mania, la méthode vidéo d' Angá
Sources médiagraphie : archives psf : site mespercussions.net (Michel Faligand), PERCUSSIONS nouvelle série n°3, Planète Aurora, Tom Lord (Jazz discography), archives ritmacuba, .
© août et septembre 2006 Daniel Chatelain. Révisé en 2020.
Portraits originaux d'Anga : David Lavollée
David Lavollée est illustrateur et percussionniste (Il fait actuellement partie du groupe Yerbamala). Nous l'avons connu à l'occasion de sa participation à un stage Ritmacuba à Santiago de Cuba.
Il nous a
déclaré : "C'est peu de temps après avoir débuté la percussion
que je découvre lors de la rediffusion d'un concert de Jazz à Vienne
sur Paris Première, un congero "monstrueux" aux côtés de Changuito
et du pianiste Chucho Valdès entre autres musiciens incroyables ...
(je ne connaissais, à l'époque, personne de ce beau monde bien
entendu ...!). Je reste scotché devant le solo d'Angá !!!
Plus tard, grâce à mon prof "EL PULPO" j'ai pu faire un stage auprès
de ce Dieu vivant des congas et j'ai découvert plus qu'un maître conguero,
un être humain remarquablement généreux.
Illustrateur professionnel, c'est en faisant un portrait que je lui
rend un dernière hommage."
Il
a sans doute été le plus grand frappeur de sa génération.
Sur son île natale de Cuba, il est né béni des Dieux qu'il n'a
cessé d'appeler de ses tambours.
Son école a été, dix ans durant, Irakéré, le groupe-tête de pont
du jazz latino à Cuba. Et son coach, un certain Chucho Valdes.
Quand il a mis le cap sur l'Europe, c'est Paris qu'il a d'abord
choisi, avant de jeter l'ancre à Barcelone.
Ses premiers compagnons de route parisiens s'appelaient Alfredo
Rodriguez, Mario Canonge, Allen Hoist, Diego Pelaez.
Les Américains l'ont vite repéré, Steve Coleman puis Roy Hargrove
en ont fait leur poumon, le maître de leur pulsation. Il a arpenté
le monde, donnant la réplique au Brésilien de Bahia Carlinhos
Brown pour son "Carlitos Marron".
A Cuba, les anciens, l'ont rappelé, il a été le compagnon de route
d'Afro Cuban All Stars et le cadet des joyeux vétérans de Buena
Vista Social Club, Omara Portuondo, Ruben Gonzalez, Ibrahim
Ferrer, puis Cachaito Lopez, dont il fut l'architecte des
fondations percussives.
Il a pour le prestigieux label World Circuit concocté un des
albums fondateurs d'une nouvelle latinité, "Echu Mingua", avec des
complices aussi divers que Cachaito, Baba Sissoko, Magic Malik,
Stéphane Belmondo, son frère El Indio et son double platineur, le
maître du scratch hip hop de chez nous, Dee Nasty.
Sa route a croisé celle d'un autre immense défricheur inclassable
made in Cuba, le pianiste Omar Sosa, avec lequel il a arpenté la
planète et enregistré un album encore inédit.
Participants annoncés :
Omar Sosa, Childo Thomas, Dee Nasty,
Baba Sissoko, Puntilla, Orlando Poleo, Stéphane et Lionel
Belmondo, Diego Pelaez, Yuri Buenaventura, Minino Garay, Mario
Canonge, Carlos Esposito, Inor Sotolongo, Felipe Cabrera, Joel
Hierrezuelo, Puntilla, Cuchi Almeida, Miguel Gomez, Orlando Poleo,
Daniel Charuto, Allen Hoist, Franklin Lozada, Javier Campos,
Irving Acao ....
- Alfredo RODRIGUEZ : Concert - Hommage
- Alfredo RODRIGUEZ : "pianiste ami des percussions" .