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Santiago de Cuba - Juillet |
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"À la fin des années ‘50 les ruedas
(« roues ») apparaissent comme une nouvelle variante dans le cha
cha chá, et la population cubaine les nomma « cha cha chá en rueda
». Elles étaient dirigées par un homme connu pour son adresse dans
la danse, au moyen d’un signal, préalablement connu des danseurs,
à la suite duquel ils effectuaient des changements de partenaire,
des combinaisons de passes et d'autres figures inventées à cette
fin. Parmi les figures traditionnelles du cha cha chá on note : «
vuelta al hombro » (« tour à l'épaule »), tour de la
fille autour de l'homme et le paseo (« promenade »).
La rueda de cha cha chá a aussi constitué un apport chorégraphique
enrichissant et révolutionnaire dans la danse de salon cubain.
Autour de l'année 1956 ce phénomène du cercle de couples commence
à être reproduit, mais alors pour l'accompagnement d'autres styles
à la mode de la musique populaire, avec un pas et un style très
proche du « son » urbain ; on l’appela rueda de casino.
L'événement s'est produit d’abord dans le Club Casino Deportivo*
de La Havane, aujourd’hui Cercle Social Ouvrier Cristino Naranjo.
Cette création plut à la jeunesse de l’époque et fut imité par les
danseurs dans d'autres clubs nautiques du quartier Playa, et plus
tard dans d'autres sociétés de la capitale cubaine. Dans ce
processus dynamique on a commencé à diffuser la phrase "allons
faire la rueda comme dans le Casino" ; ou "allons faire la rueda
du Casino" ; il en restera par réduction l'appellation de "casino"
par quoi on a identifié plus tard le nouveau style de danse.
Le rock and roll, à la mode dans les années cinquante, a aussi
laissé des traces dans le casino. Cette forme de danse, avec son
style spectaculaire caractéristique, avait une grande quantité
d’éléments acrobatiques et passes de couples. D'autres aspects
comparables des deux danses de salon en question sont : la figure
‘pá ti, pá mi’ (ouvrir et fermer du couple) ; les tours
enchaînés avec des bras reliés sans être détachés et la similitude
dans les temps avec lesquels on marque le pas.
Dans les premiers temps, le casino a d’abord été dansé dans une
rueda au préalable organisée et essayée dans des cercles amis,
familiaux ou avec les personnes présentes ; ensuite, on a commencé
à le réaliser comme danse de couples indépendants et finalement,
en deux files, où le couple de tête invente la figure ou le pas.
La nécessité de mettre en œuvre des chorégraphies et de divertir
les spectateurs a provoqué l’apparition de nouvelles conceptions
spatiales. Il a été ainsi rendu indispensable de nommer chacune
des figures, combinaisons de passes, gestes et directions, pour
pouvoir les exécuter à l'unison et, surtout, de comprendre l’appel
du guide. Entre les passes et les figures plus importantes qui ont
été conservés au cours de leur évolution par quatre générations de
danseurs, on a : setenta (« soixante-dix »), la
prima, enchufe, paseo, la rosa (« la rose), yogurt,
trencito (« petit train »), arriba (« en haut »),
abajo (« en bas »), el flaco (« le maigre »), el
gordo (« le gros »), etc.
Le casino apparaît ainsi dans une atmosphère d'intégration de
styles, variantes ou des modalités jouissant d'une grande
réputation populaire à la fin des années ‘50. Parmi les plus
importants, le « son » et le cha cha chá. On n’attribue
pas un type musical spécifique à la danse casino, contrairement
aux danses de salon qui l'ont précédé. Au long de toutes ces
années où il est resté le favori dans le goût et la popularité des
danseurs, on l’a interprété avec tous les styles et variantes
musicales à la mode (à Cuba) qui, par leur schéma rythmique ou
tempo musical permettaient d'effectuer le pas de base.
L'appellation de style casino a été choisie par le peuple lui-même
pour désigner le nouveau phénomène dansant depuis les premiers
indices de sa création, dans un processus de développement
organique, intégrateur et anonyme.
Les facteurs qui ont influencé l'apogée du casino, à Cuba et à
l'extérieur de l’île, sont nombreux mais, parmi les plus
importants, figure la dimension qu’a prise la musique salsa dans
le cadre international. Identifié comme "danse de salsa cubaine",
le casino est le moyen approprié pour vivre cette manière
d’interpréter la musique, fait en rien paradoxal si nous tenons
compte que dans les deux manifestations que sont la salsa et
casino, le son cubain est l’ élément commun d'origine."
D'après le livre en espagnol de Barbara Balbuena "El casino y la salsa". Pour cet extrait : adaptation française : dc & ritmacuba.com © ritmacuba.com
N.
B. : Il existe une traduction complète de cet ouvrage,
ainsi que d'autres textes cubains sur le casino et la salsa. Le
traducteur cherche une éditeur...
éditeur
intéressé nous écrire
*Il sagissait d'un "club de Blancs", à une époque de segrégation où on distinguait à Cuba les clubs de Blancs, de Noirs et de Métis.