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Musique et Danse - Santiago de Cuba

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- CD German VELAZCO "Saxsoul"

"Il y a plus d'un siècle que le musicien et luthier belge Adolfo Sax inventa le saxophone. Cet inventeur n'a sans doute pas imaginé l'importance de sa création et encore moins les apports de solistes comme Germán Velazco". Toni Basanta

CD

Label : Colibri

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Point de vue (Toni Basanta - Cuba) :

Cuba a la fierté de compter avec certains des plus brillants saxophonistes du monde. Un d'entre eux est Germán Velazco (Camaguey, 1957) et il nous livre ici sa seconde production comme leader incontesté, accompagné par les frères Yusef et Harold Díaz Balayer, compositeurs émérites et instrumentistes.

En tant que grand promoteur de la musique écrite pour le saxophone, Germán Velazco atteint les sommets une fois de plus, grâce à son son particulier, avec du poids et du corps, unis à sa virtuosité et à sa clarté. L'écouter nous invite à vivre chacune de ses interprétations.

Dans ce qui est sa seconde production comme soliste, nous avons plusieurs compositions dont nous ne pouvons pas cesser de nous régaler :

"West" un funky-soul vibrant et plein d'énorme énergie, en opposition avec le lyrisme présent dans "Transparencia" ou dans "Cerca del cielo", l'enchantement du morceau éponyme, "Sax Soul", composition de Yusef, qui apporte onze des morceaux, dont deux écrits avec Germán et Harold.

D'autre part, "Sambi" pourrait bien alimenter le répertoire dispensé par les DJs cubains, toujours attentifs aux sons internationaux bon marchés et ignorants de leur propre richesse. Avec "Sambi" on pourrait monter une chorégraphie souveraine pour rendre hommage à un... Miles Davis .

En matière de reprises je leur recommande "The secret life of plants", une oeuvre de référence de la prolixe carrière de l'admiré Stevie Wonder. Sa présence ici résulte d'un intérêt sincère pour le meilleure de la pop planétaire.

À travers les douze morceaux qui forment le disque "Sax Soul", Germán Velazco et ses collaborateurs font preuve d'une communication aisée qui incite les solistes invités à être plus insérés dans chaque moment de vie et des sessions d'enregistrement.

Attirent l'attention : les grands contrastes sonores, l'équilibre dans la mise en place des titres, et évidemment l'intelligence, la maturité et le niveau d'interprétation éclairé.

De "Las Margaritas" à "Sax Soul"

Germán Velazco appartient à la seconde génération de musiciens d'Irakere durant les années '80. A seulement 22 ans, il a accompli une mission bien difficile : entrer dans un groupe qui avait gagné un Prix Grammy avec l'album "Misa Negra en vivo". Un groupe qui avait agité les Festivals de Newport aux Etats-Unis et celui de Montreux en Suisse, et par conséquent était précédé de renommée et popularité.

Cependant, sa maîtrise des saxophones et de la flute ont fait que des disques complets et des oeuvres comme “Las margaritas”, “Calzada del Cerro”, “Tierra en trance”, “My reveries”, “Zanaith” et “Claudia” s'insèrent entre les classiques de la musique universelle, et le versant le plus symphonique du maestro Chucho Valdés et d'Irakere.

Après avoir enregistré sur plus de cent disques, Germán Velazco mène une seconde fois l'interprétation de l'oeuvre des jeunes compositores Harold y Yusef Díaz , et il dispose en outre de la participation très spéciale du bassiste Roberto Riverón, un vieil associé de Yusef dans la fondation du Groupe Klímax (1995) de Giraldo Piloto.

Par rapport à "Saxual", Germán compte de nouveaux invités avec le batteur Osmany Sánchez, le guitariste Elmer Ferrer et le trompettiste Maikel Rodriguez.

Cette cellule créative fonctionne avec l'objectif de fondre dans ses créations de tout le flux musical qui arrive jusqu'à ses oreilles.

"Saxual" est le premier album de Germán Velazco et - c'est justice - a obtenu le Prix du Meilleur Album de Musique Instrumentale de Cubadisco 2003. Malheureusement, il na jamais été présenté au public, étant donné les multiples engagements des artistes participants et leur travail intense en studio, ainsi que la gestion défaillante des entrepreneurs de spectacles.

Tant "Saxual" comme "Sax Soul" peuvent être décrits par plusieurs qualificatifs : originalité, fraîcheur, bon goût, sonorité inégalable dans les saxophones, art très personnel comme improvisateur. En somme, ils possèdent le sentiment nécessaire pour remplir les espoirs de millions d'auditeurs, qu'on parle de "light jazz", "musique instrumentale légère" ou "smooth jazz".

De fait, "Saxual" s'est transformés en bande sonore des transmissions du Canal Éducativo (chaîne éducative cubaine), espace où il apporte une atmosphère très agréable.

Hot-Hot-Sax

Avec une riche mosaïque de sonorités sa réalité renversante se heurte avec la déclaration utopique selon laquelle "nous attendions une autre chose de Germán". Depuis l'arrivée de "Saxual" commentaient ainsi quelques collègues qui énoncent des objectifs à la musique des autres et se montrent incapables de se les donner pour eux-mêmes dans leurs spectacles.

Des yeux par lesquels ils ne veulent pas voir et des oreilles avec lesquelles ils se contentent d'écouter ce qui leur convient.

Pour sa part, "Sax Soul" ne réclame pas non plus l'admiration immédiate : on a besoin d'explorer ses douze plages et d'examiner avec lenteur la palette de couleurs qu'apporte la guitare d'Elmer Ferrer dans des morceaux comme "Expresso", une entrée en matière très recommendable, dans "West" et "Équilibro", ou les ambiences de "5/4" avec l'utilisation de claviers inspirés de xylophones africains, plus le contagieux "Sambi" où la trompette de Maikel Rodriguez accomplit parfaitement son rôle de deuxième soliste.

Ne perdez pas la justesse de Riverón soloisant avec Osmany dans "Équilibro", titre final qui invite à monter à nouveau dans "Expresso" (Train Express) et à répéter le voyage. "Sax Soul" nous fournit de la musique chaude et sensuelle, divertissante et vigoureuse, passionnelle et revendicative, pour ceux qui oublieraient que nous les Cubains faisons aussi partie de la fusion du jazz-rock de années '70 et '80. Les apports musicaux de Cuba vis-à-vis du reste du monde auraient besoin d'un nouveau et véritable livre pour être contés.

Mets toi en orbite

Des millions d'auditeurs partout dans le monde pourraient souhaiter avoir ces enregistrements dans leur discographie choisie. (...) Germán Velazco, a comme membre d'Irakere développé certaines des sessions les plus "caliente" dans l'histoire du "Ronnie Scott". Ces descargas inégalables ont été enregistrées par The Advision Mobile, produites par Pete King et Chris Lewis à la fin des années 80, et on glose encore sur elles dans la moitié de l'Europe.

Il y a plus d'un siècle que le musicien et luthier belge Adolfo Sax inventa le saxophone. Cet inventeur n'a sans doute pas imaginé l'importance de sa création et encore moins les apports de solistes comme Germán Velazco.

Depuis plusieurs années, Germán travaille avec le Groupe de Pablo Milanés, collabore avec l'Orchestre d'Isaac Delgado, avec Chucho et Irakere, mais son histoire a commencé bien avant avec les orchestres d'Elio Revé avec fonction de flûtiste, la 440, AfroCuba, Coda et dans d'autres multiples sessions, comme l'inoubliable projet de NG la Banda, dans ses débuts, quand il faisait partie "des Vents de la Terreur" ("Metales del terror").

Si nous examinons sa discographie, nous pouvons le considérer comme un musicien sans frontière de genre et de style, qui enregistre aussi bien des disques de boleros avec Pedrito Calvo, de la Nueva Trova avec Silvio Rodriguez, des albums aussi expérimentaux que “Tierra en trance” ou "Invitación" avec Chucho Valdés et Irakere, le "Killer tumbao" avec Hilario Durant, et une sélection discográfica respectable avec José Maria Vitier. Tandis que le morceau "Recuento" de Polito Ibáñez, enregistré live dans le Théâtre National de Cuba en mai 1993, continue a faire date à chaque transmission radiophonique.

Sans avoir eu à le chercher, Germán Velazco a obtenu plusieurs nominations aux Prix Grammy, la plus récente avec le disque "Malecón" d'Isaac Delgado, un Grammy en perticipant aux "Todas estrellas de la Rumba (Bis Music, 2001) en apportant comme compositeur une des pièces fondamentales "Un violín para Chano" avec son solo d'apothéose dans les mains du du souverain Lázaro Dagoberto González, "El Gordo" (Le Gros) de la Aragón".

Il apparaît sur cinq disques récompensés à Cubadisco :
" Tributo a Emiliano Salvador" par le Puerto Padre Big Band sous la direction de Juan Manuel Ceruto (Unicornio, 2000), Prix du Meilleur Album de Jazz,
" Saxual" - Germán Velazco (Unicornio, 2001) Prix du Meilleur Album de Musique Instrumental,
" Canciones del buen amor" - avec José Maria Vitier - (Unicornio, 2003) Grand Prix Cubadisco 2003 partagé avec Ars Longa,
" Giraldo Piloto, Klímax and Friends" (Cuba Chévere/Egrem, 2003) Prix du Meilleur Enregistrement du Cubadisco 2004,
" Llego Tete" (Bis Music, 2003) - de la chanteuse Teresa García – Caturla Grand Prix Cuba Disco 2004.

Si on veut profiter du ton le plus subtil du saxophoniste et compositeur Germán Velazco, on peut se référer à "Saxual" et "à Sax Soul". Chacun des deux est le meilleur, la différence est que le deuxième bénéficie de quelques heures d'expérience de plus.

Toni Basanta (texte original en español : http://www.estudiocaos.com/molodoi64/saxsoul.htm)

 

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