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Musique et Danse - Santiago de Cuba

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LE GROUPE NAGO ET LA CULTURE HAÏTIENNE
DANS LA PROVINCE DE CIEGO DE ÁVILA

par Daniel Mirabeau

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TABLE DES MATIÈRES

  1. Le sucre dans la province de Ciego de Ávila
  2. Le central sucrier Violeta
  3. La communauté haïtienne de Primero de Enero et ses manifestations culturelles
  4. Eva Gaspar, figure emblématique de la communauté haïtienne de Violeta
  5. Le Festival Eva Gaspar
  6. La place de la culture haïtienne dans la province de Ciego de Ávila
  7. Les groupes fokloriques haïtiens de la province de Ciego de Ávila
  8. Le groupe Nago
  9. Musiques et danses du groupe Nago (répertoire, instrumentarium, vidéos, mp3, cancionero, partitions)
  10. Sources consultées
  11. Remerciements
champ de canne
Champs de canne à sucre à Cuba - D.R.

PRÉSENTATION

Cet article s'inspire d'une enquête de terrain à Primero de Enero. Cette ville fait partie de la province de Ciego de Ávila (région centrale située entre celles de Camagüey au Sud et celle de Sancti Spiritú au Nord). Pour se rendre à Primero de Enero depuis Ciego de Ávila, il faut emprunter une route rectiligne de 54 kilomètres au milieu des champs de canne à sucre, avec peu d'habitat visible aux abords.

carte

Carte de la province de Ciego de Ávila

carte

Exploitation sucrière de la région centrale © C.Gerson Herrera Pupo

1. Le sucre dans la province de Ciego de Ávila

La mécanisation et l'industrialisation de grandes exploitations sucrières a contribué au développement de l'urbanisation dans la province de Ciego de Ávila. A la différence des régions occidentale et orientale de l'île où l'agriculture était plus diversifiée (sucre, café,  tabac, indigo), la région centrale de Cuba a connu dès le XIXe siècle une culture sucrière intensive [1]. Les entreprises américaines se sont installées dans cette zone géographique dès la première décennie du XXe siècle, avec l'acquisition de territoires à très bas prix. Autour de Ciego de Ávila, on peut compter à partir de 1906 les centrales [2] suivants: Stewart (connu de nos jours comme Venezuela), Jatibonico (Uruguay) et quelques autres de moindre surface (Adelaida, Punta Alegre, Morón, Piña, Cunagua, Baragua et Algodones). La main d'oeuvre de ces centrales était en majeure partie étrangère. Elle comptait essentiellement des haïtiens et jamaïcains, ainsi que d'autres populations des Antilles dans une moindre mesure [3]. Certains de ces anciens centrales ont étés reconvertis en musées à travers le pays; c'est le cas de celui de Patria o Muerte à Morón, fondé en 1914.

2. Le central sucrier Violeta

Central
Central sucrier du Primero de Enero © 2017 Yuris Norildo

central
Central sucrier du Primero de Enero © 2017 Yuris Norildo

Central
Central sucrier du Primero de Enero © 2017 Yuris Norildo

gare
Gare de Violeta, D.R

Fondée en 1918, la ville de Primero de Enero fût d'abord connue sous le nom de Violeta.
Le central Violeta voit le jour en 1916, sous le nom de Violeta Sugar Company, entreprise du groupe financier Rockfeller Sullivan Cromwell. La construction de la ligne ferroviaire reliant Violeta à Ciego de Ávila en 1917 est le point de départ d'un développement économique significatif, ainsi que de l'extension de la ville. Au Central Violeta comme dans les autres, sont employés des travailleurs étrangers et célibataires [4]. Leur arrivée massive voit la reprise d'un type d'habitat ayant été abandonné à la fin de l'esclavage: le barraquement (barracón); y règne la promiscuité et les problèmes d'hygiène. Il sera abandonné quelques temps avant la segonde guerre mondiale, pour revenir à des logements individuels (bohios) [5].
Après la révolution socialiste de 1959, la ville est rebaptisée Primero de Enero [6]. La réforme agraire permit à certaines familles d'acquérir un lopin de terre pour y faire quelques cultures et ainsi améliorer leur situation financière et alimentaire [7].
L'exploitation sucrière est toujours à l'heure actuelle la principale activité de la commune. Selon le dernier recensement de population de 2016, Primero de Enero comprend 10 635 habitants dans la ville même et 23 631 habitants avec la population des 30 hameaux avoisinant.

3. La communauté haïtienne de Primero de Enero et ses manifestations culturelles

La forte présence des Haïtiens dans la population de Primero de Enero a permis de maintenir les traditions culturelles de cette communauté [8]. Dans la première moitié du XXe,  siècle, les conditions de travail des ouvriers agricoles du central s'apparentent à de l'esclavage moderne [9]. Malgré la ségrégation envers les travailleurs étrangers, les Haïtiens ont réussi à maintenir leurs traditions. Ces derniers pratiquaient le vodou avec ses musiques et sacrifices animaux, loin des regards des responsables du central. Parmi les manifestations publiques, le gagá de la Semaine Sainte [10] était le principal évènement. Dans chaque village se formait une colonne de gagá [11], cheminant en direction de Violeta [12], où toutes se rassemblaient dans un grand tintamarre. Comme dans bon nombre d'autres localités cubaines, cette tradition a disparu avec les campagnes nationales de récolte de la canne à sucre des années '70 [13]. A Primero de Enero, il demeure néanmoins une journée de gagá pendant la Semaine Sainte, mais sans les fastes d'autrefois [14].

Depuis 1978, la ville compte sa Maison de la Culture [15]. Elle insuffle une dynamique particulière à la communauté haïtienne, qui compte dans le quartier de Los Mangos une dizaine de vieilles familles, au milieu d'une centaine de résidents.
Parmi les activités de la Maison de la Culture en direction de la communauté haïtienne : accueil de répétitions pour les groupes, chorale d'enfants, organisation du festival Eva Gaspar.

Une association de résidents et descendants d'haïtiens est crée dans les années '90. Elle organise des cours de créole ainsi que des activités théâtrales en créole. Elle comporte 36 membres inscrits en 2018 et cherche à se développer.

4. Eva Gaspar, figure emblématique de la communauté haïtienne de Violeta

Eva GasparEva Gaspar

Eva Gaspar Ferrer, D.R.

Eva Gaspar Ferrer est née dans la province des Cayes (Haïti) en 1910. A l'âge de huit ans, elle suit ses grand-parents paternels à Cuba. Ils travaillent dans un premier temps au central sucrier Jaronú (prov. de Camagüey), puis s'installent à Sabicú (hameau de Violeta, forte zone d'activité à l'époque). Sa jeunesse au sein de cette exploitation sucrière fût celle d'une enfant au sein d'une communauté ségréguée, dont l'instruction et les distractions étaient réduits au minimum. Dans sa vie d'adulte, elle travailla comme ouvrière agricole et en vendant des pâtisseries et spécialités haïtiennes. Toujours très active dans les manifestations culturelles de la communauté, elle deviendra l'une de ses plus ferventes représentantes dans la région de Ciego de Ávila. Pratiquante du vodou, elle organisait une fête annuelle pour Santa Teresa de Ávila [16], du 13 au 15 octobre; cette sainte patronne l'avait aidée à guérir d'une grave maladie. Eva fût l'une des fondatrice du groupe folklorique Nago. Elle décède en 1989 dans un accident ménager, en nettoyant l'autel de son temple. Les vodouisant disent que Sainte Thérèse l'a rappellée à elle. Quand fût organisé le premier festival de la culture haïtienne, il parût naturel aux organisateurs de lui donner son nom.

5. Le Festival Eva Gaspar

Festivalfestival
Défilé des groupes haïtiens pendant le Festival Eva Gaspar, D.R.

Ce festival fait partie des principales manifestations nationales autour des cultures haïtiennes. Fondé en 2000, il bénéficie entre autres du soutien la Maison de la Culture de Primero de Enero et a lieu chaque année du 23 au 26 mars. Mettant en valeur les groupes haïtiens locaux, il compte dès sa première édition des formations invitées de tout le pays (provinces de Guantánamo, Santiago de Cuba, Camagüey, Holguín, Las Tunas, La Havane). Danse et musique sont les principaux modes d'expression représentés, mais aussi des expositions d'art, du théatre créole, un colloque, les arts culinaires. A la fin du festival, un défilé rassemble tous les groupes et se termine avec l'autodafé du diable [17] (la quema del diablo), de même circonstance que le Gran Gagá du Festival del Caribe de Santiago de Cuba. Il reçoit le soutien de divers organismes locaux et nationaux, ainsi que celui de l'ambassade d'Haïti et de l'UNESCO.

6. La place de la culture haïtienne dans la province de Ciego de Ávila

Les autorités de la province de Ciego de Ávila ont reconnues l'ensemble de la région comme "capitale de la culture haïtienne", mettant ainsi en valeur le festival Eva Gaspar, mais aussi d'autres manifestations à travers la province (à Venezuela, Morón, Baragua, Bolivia et Ciro Redondo). Un nouveau festival voit le jour en 2019 à Ciego de Avila [18]. Il rend hommage à une figure de la communauté haïtienne de la province, Juana Dollet Hernández.

portrait
Benito Martinez Abogan


La conservation du patrimoine immatériel est en cours, avec différents travaux ethnographiques, missionnés par le Conseil Provincial de Culture et des organismes universitaires. Sont en cours entre autres, un collectage de témoignages auprès des doyens de la communauté qui compte beaucoup de centenaires. L'un de ceux-ci, Benito Martinez Abogán, surnommé Avión, a disparu en 2017 à l'âge présumé de 126 ans [19].

7. Les groupes fokloriques haïtiens de la province de Ciego de Ávila

Six groupes folkoriques sont encore actifs ces dernières années dans les différentes localités de la province.

Sur la commune de Primero de Enero :


Grupo Nago
Groupe Nago, D.R.

Nago
(cf. plus loin, le chapitre leur étant consacré)

gagá
Le groupe Nago en formation de gagá à El Cobre, 2017 © D. Mirabeau

échassier
Echassier du groupe Nago à El Cobre, 2017 © D. Mirabeau

Sur la commune de Morón :

Zetwal
Groupe Fanm Zetwal, D.R.

Fanm Zetwal
Ce groupe composé d'une quinzaine de femmes réside sur le hameau de Tuero [20]. Avec le soutien d'organismes culturels de la province de Ciego et de son université, elles ont aussi montées l'atelier Yabambó, oeuvrant à la revitalisation de la culture haïtienne; des cours de créole y sont dispensés. La relève du groupe folkorique est en marche avec un atelier de danse et de musique pour les jeunes, Renovación Haitiana.

Vidéos de Fan Zetwal :
https://youtu.be/qHMecMbbIu4 (Chaîne D Ritmacuba)
https://youtu.be/I6AIBas3_xc

Renacer Haitiano

Renacer haitiano
Groupe Renacer Haitiano, D.R.

Fondé en 1987, ce groupe vient de cesser ses activités. Tomás Pol, hougan [21] réputé de la région était son directeur.

Liens vidéos :

https://youtu.be/NptGdpxaktA
https://youtu.be/PuuTHFK_UqQ

Sur la commune de Venezuela :

Okay

Okay
Groupe Okay, D.R.

Fondé en 1981 sous l'égide de José Manuel Garcia Delgado. Il contribuera entre autres au collectage et au travail de recherche sur la culture haïtienne à Venezuela pour l'Atlas de la Cultura Popular y Tradicional [22]. Okay, le nom du groupe, fait répérence à la ville et la région des Cayes en Haïti, d'où sont originaires bon nombre des descendants de la communauté haïtienne de Venezuela. Parmi les musiques et danses à leur répertoire: merengué, cadril [23], eliansé, vals, congo, vodú.

Dahomé
Ce groupe fondé en 1978 n'est plus en activité depuis le décès de sa représentante Juana Dollet Hernandez surnommée Bisnao, la reine du gagá. Mambo [24] jusqu'à sa disparition récente, elle était l'une des figures emblématiques pour les haïtiens de la région.

Sur la commune de Ciro Redondo :

La Gran Familia

Gran Familia
Groupe La Gran Familia, D.R.

Fondé en 1981, leur nom fait une référence appuyée à l'origine du groupe, formé par les descendants des San Lis Calá, famille d'Haïtiens. Avant 1978, des festivités de gagá étaient organisées par cette famille pendant la Semaine Sainte. La Gran Familia est présent sur les manifestations culturelles de la province de Ciego. Un groupe folkorique d'enfants (La Pequeña Releva)

Sur la ville de Ciego de Ávila :

La capitale de la province ne compte pas de groupes folkoriques haïtiens exclusifs [25]. Plusieurs avaient une partie haïtienne à leur répertoire dans ces dernières années: Osokpuan Irabbo, Anacaona, XX Aniversario, Telon Abierto, Caribe Kreyol.

Osokpuan Irabbo

Seule compagnie de ballet folklorique de la région, elle est fondée en 2003 et se professionnalise en 2005. Sous la houlette de Maria Victoria Negret, elle compte actuellement une quarantaine de membres. Son répertoire n'est pas exclusif à la culture haïtienne et joue également les traditions yoruba, la rumba et les danses paysanes.

8. Le groupe Nago

Grupo Nago
Groupe Nago, D.R.

Grupo Nago
Groupe Nago, D.R
.

Ce groupe folkorique de la communauté haïtienne est fondé en 1982 dans le hameau de Sabicú, village rattaché au Primero de Enero. Cette localité comptait jusqu'à la fin des années 70 une activité agricole intense, ainsi qu'une forte communauté haïtienne [26]. Eva Gaspar était la doyenne du groupe. Elle organisaint les festivités cultuelles et culturelles de la communauté autour de la fête de Santa Teresa de Ávila. Le nom du groupe est celui d'une famille d'esprits du vodou, ainsi que les danses et musiques qui leur sont liées. Les nago sont aussi les populations d'un grand ensemble ethnique originaire d'Afrique occidentale [27]. Dans les années 90, grâce au soutien de la maison de la culture, le groupe reçoit l'intervention d'un professeur de danse, Ana Delia Marcial Reyes, qui l'aide à monter les chorégraphies. Avant son arrivée, le groupe se limitait à l'aspect musical. En 2000  Nago déplace son activité dans le quartier de Los Mangos. Le groupe est constitué actuellement d'une vingtaine de membres, chanteurs, musiciens et danseurs. Le renouvellement des effectifs se réalise sans trop de difficultés; les nouveaux-venus viennent pour la plupart du groupe Nago infantil. Nago participe depuis 1996 au Festival del Fuego de Santiago de Cuba. Ils se sont également produit lors du Festival Kiba Banzil Kreyol de La Havane, celui de Cueto (province d'Holguín) et bien d'autres à travers le pays. Nago est aujourd'hui dirigé par Felipe Nicanor Ramirez, également en charge de la Maison de la Culture de Primero de Enero.

9. Musiques et danses du groupe Nago

Avec l'auteur et A. Alarcon
Chanteuses du groupe Nago, Alexis Alarcon (Casa del Caribe) & Daniel Mirabeau, 2012 © D. Mirabeau

Grupo Nago
Groupe Nago, D.R.

Avec l'auteur
Les musiciens et chanteurs du groupe Nago, 2019 © D. Mirabeau

L'instrumentarium musical utilisé par le groupe Nago comprend quatre tambours et un trián [28]. Ce sont des tambours uni-membranophones proches de la batterie rada utilisée par la plupart des groupes haïtiens. Cet ensemble rada est par tradition constitué de trois tambours. L'adjonction d'un quatrième est de nos jours assez fréquente (Lokosia à Guantanamo, Bonito Patua à Camagüey, etc...). Les tambours sont joués à mains nues ou avec des baguettes, selon le type de musiques à effectuer. La partie mélodique est assurée par une chanteuse soliste et un choeur responsoriel.

Parmi les musiques et danses que le groupe exécute régulièrement, nous trouvons les genres suivant [29]:
- Danses de salon : polka, eliansé, kadril, konpa, merengué
- Carnaval et défilé : gagá
-
Religieux : vodú, daomé, nago, ibo, fey, mazoun

Vidéos :



Popurrí de congo layé, 2019 à Primero de Enero


Gagá pour l'hommage aux cimarrones, 2017, El Cobre ( province de Santiago de Cuba)


Exemples sonore du répertoire de Grupo Nago :

son Madanm marye (polka)
son Fouye ladan fouye (daomé)
son Lesen dale sayo (rezo y vodú)
son Oricha nago (nago)
son Papa Gède bèl gason (mazoun)
son Fey o ele fey (gagá); enregistré à El Cobre en 2017 pendant le Festival del Caribe.

Liens pdf :

Chansonnier / Cancionero de Grupo Nago (chants en créole et traduction en français)

Partitions de chants de Grupo Nago


Sources consultées

"La haitianidad, un baluarte cultural en el municipio Primero de Enero", Raimundo Gomez Navia, Université de La Havane, 2018, article inédit.

"Vodu chic : Haitian Religion and the Folkloric Imaginary in Socialist Cuba", Grete Viddal, New West Indian Journal, 2013

"Concentraciones agroazucareras de Camagüey, condicionantes de su consolidación territorial", C. Gerson Herrera Pupo, Arquitecura y urbanismo vol. 34, 2014, La Habana

Vivienda esclava rural en Cuba, L. Roura Álvarez, Unicornio, 2012

De donde son los cubanos, Graciela Chailloux Laffita, 2018, Editorial de Oriente

Componentes étnicos de la nación cubana, Jesus Guanche, 2011, Ciencias Sociales

Sur la région de Ciego de Ávila et Primero de Enero :

Cita con las tradiciones en Ciego de Ávila, Celina Molina Sanchez, 2019
http://www.invasor.cu/es/secciones/cultura/cita-con-las-tradiciones-haitianas-en-ciego-de-avila

Primero de Enero
https://www.ecured.cu/Primero_de_Enero_(Ciego_de_%C3%81vila)

Croníca, Primero de Enero, Cien años, Yuris Norido
http://cubasi.cu/cubasi-noticias-cuba-mundo-ultima-hora/item/53093-cronica-primero-de-enero-cien-anos-%20-fotos


Culture, danse et musique dans
la région de Ciego de Ávila

Eva Gaspar
https://www.ecured.cu/Eva_Gaspar

Les groupes folkoriques de la province de Ciego de Ávila :

Okay
http://davciego.cubava.cu/conjunto-musico-danzario-okay/

Fan Zetwal
http://www.invasor.cu/es/secciones/cultura/enaltecen-en-ciego-de-avila-la-cultura-haitiana

La Gran Familia
https://www.ecured.cu/Grupo_danzario_La_gran_Familia

Renacer haitiano
https://www.ecured.cu/Renacer_Haitiano

Dahomé
http://www.radiosurco.icrt.cu/realizaran-ciego-avila-evento-cultura-haitiana/25483/

La danse à Ciego de Avila
https://www.cuba.travel/destinos/ciego-de-avila/danza


Remerciements

Felipe Nicanor Ramirez, directeur du groupe Nago
Dicilia Nicanor, chanteuse principale du groupe Nago
Ismael Flores Martinez, percussionniste principal du groupe Nago
À l'ensemble des membres du groupe Nago pour leur disponibilité lors de notre rencontre à Primero de Enero.
À Gaëtan Elie pour la traduction de ce texte en espagnol.



[1]  cf. p. 41, L. Roura Álvarez.

[2]  Nom cubain donné au XXe siècle aux grandes exploitations sucrières, des champs de canne à sucre, aux chaînes de raffinage et à l'habitat ouvrier.

[3]  Hormis les Haïtiens, l'immigration antillaise à partir du début du XXe siècle comprenait 60% de jamaïcains, 30% de la Barbade et 10 % des petites antilles (cf. Graciela Chailloux Laffita. Ed. 2018)

[4]  Entre 1912 et 1929, 90% de l'immigration haïtienne et jamaïcaine est composé de personnes célibataires en âge de travailler (entre 14 et 45 ans). Cf. Jesus Guanche

[5]  L'amélioration des conditions de logement dans les centrales étaient l'une des revendications des mouvements syndicaux des années 40. D'origine haïtienne, Chicho Cuba fut l'un des représentants de ces ouvriers agricoles. Il meurt le 6 avril 1944 à Guantanamo sous les balles de la troupe dispersant une manifestation.

[6]  Cette date correspond au début de la révolution socialiste de 1959.

[7]  Témoignage de Felipe Nicanor Ramirez, fondateur et actuel directeur du groupe Nago. A  seize ans, en 1926, leur père est venu avec ses frères de Cavaillon (Haïti) où ils possédaient des terres. Avec la réforme agraire de 1959 le gouvernement cubain leur occtroie quelques lopins de terre et ils s'installent à Violeta. Leur grand-mère, est arrivée en 1913 de Saint Jean. Elle avait des propriétés à Port au Prince, où elle faisait commerce du tissu. Les liens familiaux entre Haïti et Cuba furent rompus en 1959, avec la révolution socialiste. En 2018, un vingtaine des haïtiens de la lignée des Nicanor est venu pour la première fois à Primero de Enero. Bon nombre d'entre eux sont expatriés aux Etats-Unis. Une grande fête familiale fût organisée avec la présence du doyen de la famille, venu à 96 ans de Miami avec ses enfants.

[8]  Entre 1913 et 1930 vont passer environ 500 000 Haïtiens dans la vague d'immigration en direction de Cuba (200 468 d'immigration légale et le reste en immigration clandestine supposée). Pour l'année 1930, sur l'ancienne province de Camagüey (correspondant en partie à l'actuelle province de Ciego de Ávila), ce seront 30 000 personnes. Cf. Cuba y la migración antillana Juan Pérez de la Riva, 1979, Ciencias Sociales

[9]  L'esclavage est aboli à Cuba en 1880. Le mouvement est engagé en 1868 par Carlos Manuel Cespedes, homme politique qui rend leur liberté à tous ses esclaves.

[10] Semaine précédent Pâques, dernière partie du Carême. Elle est destinée à commémorer la Passion du Christ.

[12] Ancien nom de la ville de Primero de Enero

[13] Les zafras étaient des campagnes intensives où toute la nation se rassemblait dans un effort national. La zafra de los diez miliones de 1970 s'est péniblement soldé par 7,5 millions de tonnes de sucre. Ce fût un traumatisme pour beaucoup de ceux y ayant participés. Le travail était dur et les objectifs irréalistes.

[14] Témoignage d'Ismael Flores Martinez, percussionniste du groupe Nago. Ismael est un musicien professionnel d'une soixantaine d'années. Dès son plus jeune âge, son père le traînait dans les fêtes haïtiennes. A neuf ans, on l'installait debout sur un tabouret pour jouer mama tambú (tambour principal de la batterie vodou rada). La pratique du tambour ne l'a plus quittée depuis. Il se souvient du gagá pendant la semaine sainte, où se rassemblaient des ban rara (gagá) des différents villages avoisinant le sien. On confectionnait un tingo talango, arc musical en terre ; celui-ci ouvrait les festivités de la Semaine Sainte (cf. aussi le témoignage de Ramon Hilmo Samdi de Las Tunas : http://www.ritmacuba.com/presentation-PITI-DANSE.html ).

[15]  On en compte à l'heure actuelle 314, ainsi que 29 Centres Provinciaux de la Culture.

[16]  Syncrétisme de l'esprit vodou Gran Brijit, doyenne du cimetière. Les Haïtiens de la communauté cubaine de Sabicú ne lui donnent cependant pas ce nom et s'en limitent à Santa Teresa; ils disent cependant que l'on peut la comparer à Oya dans la santería.

[18] du 8 au 11 août

[19] Cela le placerait comme doyen de l'humanité. Il n'apparaît pas dans le classement mondial officiel. Le record de longévité est détenu par Jeanne Calment (France) qui a vécu jusqu'à 122 ans.

[20]  En tant que groupe féminin, il est dûment répertorié dans l?article de ritmacuba.com : Des Femmes percussionistes, musiciennes, compositrices et des groupes féminins à Cuba XIXe- XXIe siècle

[21] Sacerdote masculin du vodou

[22] cf. Atlas Etnografica de Cuba, édité par la Fondation Juan Marinello en 1998, puis en CD Rom en 2000. Fruit de vingt années d'investigations débutées en 1976.

[23] Graphie utilisée par le groupe. On lui préfère de manière habituelle cuadril, ou quadrille en français.

[24] Sacerdote féminine du vodou

[25] Le vocabulaire cubain désigne comme "groupe porteur" (grupo portador) les formations de musique ou de danse exclusives à une seule tradition culturelle.

[26] Ce n'est plus le cas. Le dernier recensement de 2016 ne compte que 18 habitants

[28] Idiophone constitué d'une plaque métallique, ou d'un soc de houe percuté par un clou. Celui-ci donne le patron rythmique sur lequel va s'appuyer toute l'articulation de la musique.

[29] Pour plus de renseignements sur ces genres musicaux
http://www.ritmacuba.com/rythmes-danses-haitiennes-Cuba.html


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